TROIS TÉMOIGNAGES SUR LES CLASSES SOCIALES AU QUÉBEC
Dernière mise à jour : 25 sept. 2022
Témoignage 1
Tout d'abord, où dans la société tu te situes, selon toi, dans l'échelle virtuelle des couches sociales?
Vers le milieu bas.
À tes yeux, est-ce que la société au Québec est égalitaire?
Pas du tout.
Est-ce que les classes sociales existent? Peux-tu les nommer?
Oui : les pauvres de culture et de portefeuille, les moyens, les riches et les escrocs.
Selon toi, est-ce qu'il y a eu évolution des classes depuis, mettons, les années 70? Comment ça a évolué avec l'immigration?
Je ne pourrais dire. Il faut voir qu’il y a aussi de l’immigration de gens très bien nantis (du Brésil, de France).
Est-ce que la question de la langue anglaise ou française interfère avec la question des classes au Québec? Les fortunes et les grosses compagnies étaient détenues par les Anglos dans les années 50-60-70, mais cela a changé, je crois.
Est-ce que les classes sociales est un sujet tabou?
Pas autour de moi.
Est-ce qu'il y a un vocabulaire particulier au Québec pour en parler? Est-ce que c'est plutôt «les privilégiés», les «mieux nantis», les «défavorisés», etc.? Hum, je ne sais pas, il y a tellement de Français autour de moi.
As-tu vécu des expériences personnelles au Québec où tu étais confrontée à une situation sociale très différente de la tienne, peu importe laquelle. Peux-tu en parler?
Oui. À l’époque de l’Université et du Cegep, je payais moi-même mes études. Voir des collègues utiliser leur prêt étudiant pour s’acheter une voiture, alors que moi, cela payait mon loyer et ma nourriture, a été ma première désillusion.
Je vois ces mêmes collègues aujourd’hui être propriétaires de studios, avoir du matériel à la fine pointe de la technologie, alors que je viens juste de terminer de rembourser mes prêts étudiants…
J’ai aussi côtoyé des femmes monoparentales dans des cuisines collectives et chez les grands-frères, grandes-sœurs qui, venant de milieu défavorisé, n’avaient pas été encouragées à faire des études et j’étais révoltée pour elles des chances inégales.
J’ai aussi rencontré des gens dont le salaire annuel dépassait le 90 000$ qui avaient le préjugé que quelqu’un qui en gagnait 12 000$ était nécessairement paresseux ou stupide.
Témoignage 2
Note : voici les questions (j’ai mis la question de l’existence des classes sociales et de leurs noms en premier puisque je me situerai dans ces échelles pour répondre à d’autres questions):
Est-ce que les classes sociales existent? Peux-tu les nommer?
Oui, elles existent. Intuitivement, j’aurais tendance à faire les catégories comme suit. Je ne mets pas de chiffres, car il faudrait faire une recherche plus approfondie. De toute façon, j’ai l’impression que ton sondage vise à recueillir nos perceptions.
Important : d’abord, disons que dans le cours d’une vie, une personne peut avoir appartenu à plusieurs classes sociales. Elle peut avoir un parcours d’ascension sociale ou encore elle peut dégénérer et passer de la richesse à la pauvreté pour diverses raisons (maladies, accidents, situation extrême vécue dans un pays ou dans son pays, victimes de catastrophes naturelles ou autres).