Un premier traitement
Dernière mise à jour : 25 sept. 2022
Voici un premier traitement pour "La violoniste du métro" (titre de travail), mais il manque la fin! Si vous pouviez m'aider à la trouver, ce serait sympa.
En écriture cinématographique, le traitement est le développement d’un synopsis.
La violoniste du métro - traitement
Une jeune femme portant un hoodie imperméable, une écharpe mauve, et un étui à violon, se laisse bercer par les mouvements du bus 189 qui l'amène à la station Honoré-Beaugrand, depuis Pointe-aux-Trembles. Autour d'elle, les voyageurs du matin sont enfermés dans leurs bulles, la plupart caressant l'écran de leur smartphone, les oreilles bouchées de petits écouteurs gazouillants.
Elle les observe, ces gens, qui sont-ils? Où vont-ils?
Un homme de couleur croise son regard. Une chaleur lui monte du cœur jusqu'aux oreilles. La jeune femme détourne le regard et fixe la ville grise qui défile dehors. Sa main s'attarde à l'étui de l'instrument, elle effleure le cuir usé, fait tourner la ganse entre ses doigts. Elle respire profondément. Elle se calme. Elle lève les yeux. Personne ne la regarde. C'est bien.
Devant la sortie du métro Place des Arts, sur Bleury, la jeune femme installe un pied qui fait office de lutrin métallique et y attache une partition plastifiée. À intervalle régulier, les portes de la station ouvrent et laissent sortir une foule de travailleurs empressés. La jeune femme sort son violon, laisse l'étui ouvert devant elle, et se met à jouer.
C'est un air lent, majestueux mais fragile, qu'elle joue en fermant les yeux, en laissant la musique l'emplir. Les gens passent sans s'arrêter, sans la remarquer, trop captivés par leur routine ou leurs écrans, qu'ils consultent souvent même en marchant.
La musique frêle suit la danse des doigts et des mains agiles de la jeune fille. Le bois vernis du violon s'anime de reflets, le crin de l'archet vibre et s'effiloche encore un peu.
La jeune femme termine le morceau et ouvre lentement les yeux. La foule passe toujours devant elle sans la voir. Elle dresse un second pied, celui-ci monté d'un selfie-stick et d'un micro. Elle y installe son téléphone. À l'un des boutons du pied, elle accroche un gros code QR. Elle se replace devant le téléphone, et sourit.
Vu du téléphone: "Bonjour. Je m'appelle Victoria. Mais ma mère m'appelle Vicky." Personne ne la remarque sauf un jeune homme roux qui lève un moment les yeux de son téléphone et passe aussitôt son chemin.
Vu du téléphone: "Je suis à la Place des Arts à Montréal, et je vais vous jouer mon plus récent morceau. Si vous aimez, oubliez pas de partager et de liker. Merci." La jeune femme empoigne son violon et se met à jouer un air fougueux, un air viscéral, un air qui fait vibrer l'âme.